Pharmacosurveillance des antalgiques opioïdes : une étude pharmaco-épidémiologique à partir des bases de données de l’Assurance maladie avec l’indicateur doctor shopping - 04/11/18
Résumé |
Introduction |
L’abus des médicaments opioïdes est décrit depuis plusieurs années sur le continent Nord-Américain. En France, l’usage de ces médicaments a augmenté de façon croissante, pouvant suggérer, en partie, un potentiel mésusage et/ou abus. Afin de l’évaluer, nous avons mené une étude pharmaco-épidémiologique sur l’abus des analgésiques opioïdes, en comparaison des benzodiazépines (BZD), en utilisant l’indicateur du doctor shopping (IDS), en prenant également en compte leurs caractéristiques pharmacologiques (dosage, formulation galénique, forme immédiate ou prolongée).
Méthodes |
À partir des données de l’Assurance maladie couvrant 11,7 millions de bénéficiaires, tous les sujets recevant au moins un remboursement d’analgésiques opioïdes (niveau faible, moyen, fort) ou BZD (et BZD-like) en 2013 ont été inclus. L’IDS est le % de chaque molécule obtenue par le recours à plusieurs ordonnances (notion de chevauchement) par des médecins différents sur la quantité totale remboursée. Un DSI supérieur ou égal à 1 % est le seuil validé, proxy d’un abus [1 ].
Résultats |
Les opioïdes fort ont le DSI le plus élevé (DSI=2,79 %) versus 2,06 % pour les BZD hypnotiques. Le flunitrazépam est le premier avec un DSI (13,2 %), suivi par la morphine (4 %) et le zolpidem (2,2 %). Les 3 opioïdes fort ayant le DSI le plus élevé sont la morphine, l’oxycodone et le fentanyl (respectivement 4 %, 1,7 % et 1,5 %). Le DSI le plus haut est observé avec le dosage le plus important de la morphine (DSI=8,4 % pour 200mg), de l’oxycodone (DSI=2,8 % pour 80mg). Le DSI du fentanyl est le plus haut avec les formes nasale et transmuqueuse (4,1 % et 3,3 % respectivement). Pour les formulations de morphine, le DSI le plus haut est pour la forme à libération prolongée (4,1 %).
Conclusion |
Sans atteindre la situation problématique nord-américaine, ces données (et notamment celles sur la morphine, l’oxycodone et le fentanyl) associées à la synthèse globale et intégrée du Réseau français d’addictovigilance confirment l’urgence à améliorer la formation et l’information de l’ensemble des professionnels de santé, des usagers, des patients sur ces produits, d’améliorer la prise en charge de la douleur et l’identification des troubles de l’usage des substances [1 ].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 73 - N° 6
P. 567 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?